A quelques heures du dernier week-end, l’équipe du gshc.ch a fait le point sur la saison avec Chris McSorley. Avec l’entraîneur genevois, nous sommes également revenus sur différents aspects de sa politique sportive, dont certains peuvent créer la polémique. gshc.ch : « Bonjour Chris. Comment jugez-vous votre équipe à deux journées de la fin de la saison régulière ? » Chris McSorley : « La saison passée, nous étions deuxièmes. Mais, cette saison, en étant sixième à un point de la cinquième, nous n’accusons que onze points de « retard » par rapport à il y a douze mois. Pour faire une comparaison, il faut prendre les performances de Kloten cette saison. Les Flyers connaissent une saison similaire à la nôtre l’an passé : peu de blessures, peu de suspensions et peu d’éléments contraires. Je pense sincèrement que nous avons connu une belle saison, surtout si nous tenons compte des blessures et des suspensions que nous avons eues. Au mieux ce week-end, nous finirons avec 84 points, soit cinq de moins qu’en février 2008. » gshc.ch : « Les Playoffs commencent dans une semaine. Comment voyez-vous les séries pour Genève-Servette ? » Chris McSorley : « Pour les Playoffs, il y a forcément des équipes qui nous conviendraient mieux que d’autres. Mais il n’y aura de toute façon aucune série facile, quelque soit l’adversaire. Ce seront des séries difficiles pour nous, surtout en devant nous passer de Höhener et Rivera et avec les blessures de Savary et de Mona. Il nous manque quelques joueurs clés comparé à la saison dernière. Il faudra donc un très bon effort collectif pour connaître le succès. Mais l’équipe est en pleine confiance et estime être meilleure que la saison passée. La saison passée, nous n’avions pas des joueurs comme Vukovic, Suri qui ont ajouté de la profondeur à l’effectif. Et nos jeunes, comme Augsburger ou Schilt, ont gagné de l’expérience depuis une année. En plus, nous avons de meilleurs étrangers cette saison. Nous avons un excellent joueur de centre avec Ritchie qui a rajouté de la qualité à cette position en s’ajoutant à un Serge Aubin dont l’impact de son leadership n’est plus à démontrer. Kolnik connaît sa meilleure saison. Et Vigier et Salmelainen sont de bons compléments aux trois autres. Nous avons le sentiment que nous avons plus de profondeur, mais, avec les blessures que j’ai déjà citées, il nous faudra quand même travailler fort pour aller le plus loin possible. » gshc.ch : « Vous évoquez les blessures. Que pouvez-vous nous dire sur l’évolution de celles-ci ? » Chris McSorley : « Mona a repris le patinage et nous espérons qu’il sera en mesure de jouer une voire deux périodes demain à Ambrì. Sébastien Beaulieu, notre entraîneur des gardiens, a le sentiment que Gianluca sera prêt à jouer pour les Playoffs, ce qui donnerait à Benjamin Conz et à Federico Tamo à la fois de l’aide et du repos. Höhener a recommencé à patiner avec l’équipe, mais il ne jouera plus cette saison. C’est une mesure de précaution dans son cas. Nous sommes toujours en train d’analyser l’évolution de Rivera. Il y a une chance pour qu’il puisse revenir pour la demi-finale ou la Finale. Mais nous sommes quasiment certains qu’il ne reviendra pas avant. Paul Savary est également de retour sur la glace et nous espérons que sa blessure n’est pas plus grave que ce que nous pensons. » gshc.ch : « C’est une question d’actualité à l’approche de la fin de la saison, quelle nouvelle d’éventuels transferts pour le championnat 2009-10 ? » Chris McSorley : « Il y a quelque chose d’amusant à ce sujet. Il y a quelques années, on me critiquait quand je faisais quatre ou cinq changements par an et que c’était trop. Maintenant que j’en fais encore moins, on me critique parce que j’en ne fais pas assez… La saison passée, si nous n’avions pas perdu Vigier lors du troisième match de la Finale ou que nous avions eu de meilleurs rebonds lors du cinquième, nous aurions peut-être été Champion Suisse et, qui sait, Champions d’Europe. Nous étions si proches la saison passée que nous n’avons pas voulu faire des changements pour faire des changements. On ne bouche pas un trou en en creusant un autre à côté. Notre équipe croit en son potentiel et nous restons une équipe de pointe, si nous ne connaissons pas les blessures. Je fais donc toujours particulièrement attention à l’alchimie de mon groupe car c’est souvent ce qui fait la différence. Rapperswil et Lugano nous ont d’ailleurs démontré cette saison que des transferts élevés ne sont pas toujours synonymes de succès puisque Rapperswil ne sera pas en Playoffs et Lugano n’est qu’à un point devant nous. Un autre problème lié aux transferts est le suivant : quand un joueur arrive, nous devons nous séparer d’un autre. Je ne veux donc pas sacrifier le futur de mon équipe et de nos jeunes joueurs simplement pour engager un « vieux » joueur qui coûte trop cher et dont les meilleures années sont passées. De plus, Tout ce que je peux dire pour la saison prochaine, c’est que nous sommes en discussion avec un excellent joueur suisse. Mais je ne donnerais pas de nom pour ne pas compromettre nos négociations. Nous essayerons peut-être aussi de trouver des joueurs de valeur équivalente à des Vukovic, Suri, Ritchie ou Salmelainen pour la saison prochaine pour renforcer le groupe. Mais nous n’avons pas besoin de faire beaucoup de changements, car nous sommes satisfaits de notre équipe. Si nous trouvons le bon joueur qui se fond dans le système et l’alchimie du groupe, nous l’ajouterons. Il y a autre chose qu’il faut comprendre. Nous n’avons pas forcément les capacités financières pour nous offrir certains joueurs. Actuellement, nous avons maximisé les revenus que nous pouvons obtenir de notre enceinte et il est toujours difficile de demander plus d’efforts financiers aux supporters avec des prix d’entrée élevés. Nous avons actuellement de bonnes discussions avec la Ville de Genève. Nous sommes optimistes quant à l’obtention collective d’un plan de rénovation optimisé qui permettra à notre organisation d’augmenter ses revenus et non pas de les réduire. » gshc.ch : « Nous voudrions évoquer avec vous le match de mardi car il y a eu un tifo à votre attention. Avez-vous un message à adresser aux supporters ? » Chris McSorley : « Ce tifo donne de la valeur à tout ce que je fais à Genève. Il n’y a pas meilleur paiement que ce que les supporters font pour me remercier. Avoir vu une telle animation m’a réellement réchauffé le cœur, non seulement de le voir, mais également de penser au temps et à l’énergie que les supporters ont dépensé pour la réaliser. Je ne fais pas secret là-dessus : mon cœur appartient à Genève. J’ai également beaucoup de plaisir à faire ce que je fais, où je le fais et pour qui je le fais. » gshc.ch : « Vous avez également souhaité réagir à l’article paru aujourd’hui dans la Tribune de Genève au sujet de Lausanne… » Chris McSorley : « Ce n’est pas un scoop que j’aide Lausanne. Ça commencé en novembre 2006. A l’époque, Hugh Quennec et moi-même avons été approché pour aider le LHC. A l’époque, le club allait très mal financièrement. Avec Hugh, nous avons demandé à Jim Koleff de s’occuper de Lausanne. Hugh a également cherché des repreneurs pour le club vaudois. Cela paie, car Lausanne est de nouveau un club qui génère des profits, notamment en remportant la saison régulière de LNB. Nous sommes fiers du soutien que nous apportons à Lausanne. En effet, il est important pour nous d’œuvrer en faveur du hockey romand. Et nous pensons que cela passe par le soutien que nous apportons aux Vaudois. Mais, aussitôt qu’ils retrouveront la LNA, nous serons à nouveau « ennemis publics ». La raison pour laquelle mon implication avec le LHC est plus visible actuellement est à cause du décès de Jim Koleff. Par le passé, nous prenions les décisions à deux concernant les intérêts sportifs ; maintenant, je collabore avec Barry Alter. La situation n’a pas réellement changé, si ce n’est que je suis devenu plus visible à cause de la disparition de Koleff. Notre assistance auprès de Lausanne sert les intérêts de Genève mais également de toute la famille du hockey romand dont ceux de Fribourg. Il est de notre devoir de venir en aide à un voisin qui en a besoin. Nous voulons ainsi remettre en place quelques un des meilleurs derbies de Suisse. Cela veut aussi dire de meilleurs revenus pour notre club. C’est une équation assez simple : plus de revenus = de meilleurs transferts = une meilleure équipe = de meilleurs résultats = des supporters aux anges = un entraîneur comblé… Concernant le management de mon groupe, tous les entraineurs de ma nature savent s’entourer de personnes compétentes et savent choisir quand leur équipe a plus besoin de leur présence que de la mienne. Cette manière de faire est la mienne depuis plusieurs années et elle m’a toujours apporté le succès escompté. » gshc.ch : « Donc, vous ne planifiez pas votre départ pour Lausanne » Chris McSorley : « Absolument pas. Ça ne m’est d’ailleurs jamais passé par l’esprit. J’ai eu beaucoup trop de plaisir à haïr Lausanne quand le LHC était en LNA. De plus, ma femme demanderait le divorce et mes enfants me renieraient si j’allais à Lausanne… Mon cœur appartient à Genève et j’espère pouvoir rester le plus longtemps possible. »