Daniel Manzato a rejoint le Genève-Servette cette saison. Le nouveau gardien Grenat a joué le jeu de l'interview pour que vous puissiez faire connaissance. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est vraiment heureux d'être à Genève cette saison.
Explique-nous, qui est Daniel Manzato?
Je m’appelle Daniel Manzato, j’ai 36 ans et je suis vaudois d’origine et non fribourgeois comme beaucoup le pensent (rires). Je suis un papa de famille comblé. J’ai trois jeunes enfants et une femme extraordinaire. C’est un vrai travail d’équipe! Quand tu as un joueur de hockey à la maison, tout le monde doit faire des concessions, surtout avec les nombreuses absences liées au sport. Pour moi la famille, c’est la chose la plus importante et en ce moment j’ai la chance d’être comblé de ce côté-là.
Comment t’es venu l’idée de faire du hockey sur glace?
Ça vient d’un copain d’école qui jouait déjà avec les jeunes de Fribourg-Gottéron et il m’a dit une fois de venir essayer. Du coup, j’ai participé à un entrainement et quand je suis rentré à la maison, j’ai tout de suite dit à mes parents que je voulais faire du hockey sur glace.
Et du coup, pourquoi gardien de but?
C’est assez simple, dès le début j’ai été fasciné par l’équipement des portiers. Les grosses jambières, les mitaines et le gros plastron, c’est vraiment ça qui m’a attiré. Et quand j’ai eu la possibilité d’essayer ce poste, c’est devenu une évidence pour moi.
Tu es parti finir tes classes juniors au Québec. A quel point cela t’a aidé à lancer ta carrière?
C’est clair que ça m’a ouvert des portes. J’ai pu me faire drafter quand je jouais là-bas (en 2002, par les Carolina Hurricanes au 5ème tour, ndlr), cela m’a donné de la visibilité auprès des clubs suisses. Donc pour ça déjà, c’était très positif. Puis d’un point de vu du niveau de jeu, tu joues avec et contre les meilleurs jeunes du monde, donc ça m’a permis d’évoluer énormément.
Te souviens-tu du moment où tu as été drafté?
Je m’en souviens très bien car j’étais sur place à Toronto (rires). Honnêtement, je m’y attendais un petit peu. J’avais vu que j’apparaissais dans toutes les listes de prospects. Mais c’était long! Le premier jour, ce sont les joueurs du premier tour qui sont choisis. Puis le deuxième jour, les six autres rondes se font. On espère tous être choisis dès les premiers choix mais pour moi c’est arrivé au cinquième tour. T’es assis, t’es nerveux, les noms passent et tu croises les doigts pour être appelé. Puis finalement ton nom sort, et là c’est le pied! Je me suis levé, j’ai pris le maillot des Hurricanes et je suis allé faire la photo officielle. C’était mon rêve et j’en garde un super souvenir.
Pourquoi cela n’a pas marché en NHL?
La concurrence est vraiment féroce en NHL, surtout pour un gardien. Il faut arriver au bon moment au bon endroit, ce qui n’était pas forcément le cas lors des mes deux ans en Amérique du Nord. Mais je n’ai aucun regret car j’ai donné tout ce que j’avais à chaque entraînement et à chaque rencontre. Peut-être que je n’étais pas totalement préparé à vivre ça, entre le voyage et ce qui m’attendait vraiment sur place. C’était un autre rêve de pouvoir jouer en NHL mais en bout de ligne, je n’ai aucun regret. J’ai pu jouer un match de préparation au moins (rires).
En Suisse, tu as eu du succès partout où tu es passé. Quel est ton nouveau défi avec le Genève-Servette?
J’ai le sentiment que je suis un peu comme le vin: plus je vieillis et mieux je me sens! C’est pour ça que le challenge est génial avec le Genève-Servette. Déjà, ça me tenait vraiment à cœur de revenir en Suisse romande, moi qui n’ai jamais eu l’occasion de jouer en LNA pour un club francophone. C’est vraiment quelque chose qui j’avais envie de faire avant de terminer ma carrière. Quand il y a eu cette opportunité, c’était clair pour moi que le Grenat allait être ma prochaine couleur. Mes objectifs ne sont pas personnels, ils sont collectifs. Mon but est d’amener ma passion dans l’équipe et de transmettre mon plaisir d’être sur la glace.
Comment se passe ton intégration?
C’est vraiment super! Je suis vraiment enchanté d’être ici. Même si tout a commencé de façon bizarre à cause de la Covid-19. Au lieu de faire connaissance avec mes nouveaux coéquipiers, j’ai dû débuter ma préparation seul et chez moi. Même si tout a été parfaitement organisé avec nos programmes personnels, j’étais quand même soulagé d’enfin pouvoir tous les rencontrer. Je connaissais quand même pas mal de joueurs déjà. Mais depuis que j’ai intégré le groupe, tout ce que j’avais entendu sur l’ambiance phénoménale qu’il y a à Genève a été confirmé. Il faut qu’on continue comme ça car cette relation au sein du groupe nous pousse à être plus performants.
Et ton duo avec Gauthier Descloux?
C’est vraiment la classe! Pour le coup, je ne le connaissais pas vraiment personnellement et il a été une bonne surprise pour moi! Je suis vraiment impressionné par son éthique de travail, on se retrouve bien à ce niveau-là tous les deux. On a envie de travailler fort et de s’améliorer. Même si on est à des stades différents dans notre carrière, je pense qu’on va se pousser tous les deux vers le haut. Je dois dire que je me réjouis de continuer le processus avec Gauthier et que la saison commence.
Selon tes coéquipiers et les coaches, tu amènes beaucoup de fraîcheur dans le vestiaire alors que tu es un vétéran. D’où cela te vient?
C’est vraiment la passion qui m’anime. Mettre l’ambiance, des émotions, de la vie quoi! J’ai aussi besoin de ça pour me sentir bien et je pense que ça aide aussi dans un groupe quand tout le monde participe. Quand je le fais, c’est vraiment naturel, c’est que je me sens bien. Et c’est tellement plus sympa d’arriver le matin à la patinoire et de voir les gars rigoler et avoir du plaisir. Parce que quand on a du plaisir, on se dépasse.
Et pour finir, as-tu un petit mot pour les fans qui vont te découvrir cette saison?
Je me réjouis vraiment de les rencontrer. On verra surtout comment la situation évolue mais j’ai vraiment hâte. Nous de toute façon, et je sais que c’est un peu cliché, mais on travaille à fond pour avoir du plaisir sur la glace et ramener des victoires. Et notre but est de transmettre ces émotions au public. Je suis sûr qu’on aura un support incroyable et qu’on va réussir à faire de belles choses tous ensemble.