Un deuxième Genevois quittera cet été les Vernets pour prendre la direction de la patinoire de Malley. En officialisant sa signature aujourd’hui, Olivier Keller suivra son coéquipier Igor Fedulov au Lausanne Hockey Club. Défenseur défensif, pilier de l’équipe nationale durant dix ans, le désormais ex-numéro 2 du GSHC s’est engagé pour deux saisons avec sa nouvelle équipe.
Formé au Genève-Servette, Olivier est également un grand voyageur. Après une première saison avec les Aigles en 1990-91, il rejoint Lausanne pour deux saisons puis s’établit à Fribourg-Gottéron durant six saisons. Pendant son séjour à Saint-Léonard, il a côtoyé les joueurs d’exception que sont Salva Bykov et Andrei Khomutov. Il participe également à sa première finale de Playoffs lors de sa première année fribourgeoise. En 1999, il change d’orientation. Après avoir pris la direction du nord-est, il se dirige vers le sud et Lugano où il restera également six saisons. En 2003, il soulève le trophée de Champion Suisse, après deux nouveaux échecs successifs en 2000 et 2001. Après un détour d’une saison à Bâle, Keller retrouve enfin son club formateur en 2006, quinze ans après son départ. Aligné principalement aux côtés de John Gobbi, le Genevois se pose comme un pilier de la défense servettienne, notamment en prodiguant de nombreux conseils à la jeune garde. La saison passée, il touche son rêve du bout des doigts (être Champion avec Genève), mais ne pourra finalement pas le concrétiser. « J’ai vécu trois saisons formidables avec Genève-Servette et je suis très fier de cette équipe. Si je ne devais formuler qu’un seul regret, c’est de ne pas avoir soulevé la coupe la saison passée ; c’est un souvenir amer dans la magnifique saison que nous avions connue. Je pense que mon père aurait été fier de ce que nous avons accompli la saison passée (1). Je profite également de remercier toutes les personnes qui œuvrent à Genève, que ce soit les joueurs, le staff ou les bénévoles » ont été ses premiers mots lorsque nous l’avons contacté en début d’après-midi. Nous avons ensuite poursuivit notre entretien par une interview. gshc.ch : « Tu viens d’officialiser ton départ pour Lausanne la saison prochaine. Quels sont les raisons de ton choix ? » Olivier Keller : « J’avais besoin d’un nouveau challenge, quelque chose d’important dans la vie. Lausanne est intéressant pour moi, d’autant plus que je n’ai plus trop d’années de hockey devant moi. Mon nouveau challenge sera de finir sur une note positive, à savoir une promotion, à condition que le LHC ne le fasse pas d’ici la fin de la saison. De plus, c’est un club qui est près de là où j’habite et qui possède une bonne infrastructure et un public très présent. Il y a également des choses bien à faire avec cette équipe, d’autant plus avec la présence d’Igor Fedulov. Et d’un point de vue sportif et financier, Lausanne était la meilleure opportunité pour moi. » gshc.ch : « Tu es un cas à part dans le hockey car tu n’as pas d’agent. Il a donc fallu que tu mènes de front négociations et fin de saison… » Olivier Keller : « Oui, et ce n’est pas toujours évident. Je n’ai plus d’agent depuis 2005 et mon passage à Bâle. Quand on négocie directement, ce n’est pas facile durant une saison, car il y a plusieurs choses à gérer : il faut faire les téléphones, mener des discussions, se concentrer sur ses échéances de joueur… Je l’avoue, j’aime bien négocier moi-même, d’autant plus que j’ai le contact et la discussion faciles. Avant tout, il faut savoir ce qu’on veut en tant que joueur. Personnellement, je devais être fixé assez vite sur mon avenir, car j’ai une famille. J’ai donc commencé les discussions avec Lausanne avant les Playoffs. Par contre, je leur ai demandé de ne pas négocier durant les séries, histoires de me concentrer sur un seul objectif : réussir les Playoffs. Lausanne a été beau joueur et a attendu que nous soyons éliminés pour me recontacter avec une dernière offre. » gshc.ch : « Avec ta carrière bien remplie, que vas-tu apporter au LHC ? » Olivier Keller : « Lausanne est une ville que je connais pour y avoir passé deux ans (1991-1993) lors de mes jeunes années. C’est un endroit où il n’est pas facile d’évoluer. Il y a une forte pression de la part d’un public exigeant. Il y a aussi toute une vie nocturne qui peut facilement détourner l’attention des plus jeunes joueurs qui débarquent dans cette ville. Je vais pouvoir apporter mon expérience de joueur qui a connu une carrière bien remplie à tous ces jeunes. » gshc.ch : « Tu as également connu deux Genève-Servette : celui des années 90 et celui des années 2000. Quelles différences as-tu remarquées ? » Olivier Keller : « Aujourd’hui, le club est beaucoup plus structuré. Il y a également une ambiance beaucoup plus folle qui n’a rien à voir avec celle des années 90. Je quitte mon club, mais il a désormais des bases solides et il est devenu une adresse sérieuse dans le hockey suisse. Aujourd’hui, les dirigeants ont des idées qui collent bien avec le hockey moderne et qui font de Genève-Servette une grande famille. Je souhaite d’ailleurs bonne chance à mes anciens coéquipiers dans leur course à un titre, en espérant qu’ils le décrochent le plus vite possible. Ils le méritent. » Nous avons également demandé à Chris McSorley de nous dire quelques mots sur ce futur départ : gshc.ch : « Que pouvez-vous nous dire sur le parcours d’Olivier Keller avec Genève-Servette? » Chris McSorley : « Olivier a toujours fait un excellent travail pour notre équipe. Concernant son départ, j’ai assisté Lausanne dans les discussions qu’il y a eu avec Olivier. Je suis très heureux pour Olivier qu’il puisse aider maintenant le LHC en vue d’une prochaine promotion. Je profite de remercier Olivier Keller pour tout ce qu’il a apporté au Genève-Servette Hockey Club. » (1) Décédé peu avant le retour de son fils aux Vernets, le père d’Olivier n’a malheureusement pas eu le plaisir de le voir revêtir une nouvelle fois le maillot grenat.