Vous hésitez à signer la pétition demandant aux autorités genevoises d’accélérer le dossier de la nouvelle patinoire ? Le Genève-Servette Hockey Club vous propose, sous forme de questions-réponses, le petit résumé ci-dessous qui devrait vous aider à prendre position.
Q : Pourquoi demander une nouvelle patinoire ? Nous sommes « bien » aux Vernets, non ?
R : La réponse tient en deux points. Premièrement, les exigences de la Ligue nationale de hockey sur glace et, deuxièmement, la pérennité économique du club, ainsi que le maintien du GSHC en NLA.
Les exigences de la National League : En 2013 a été émis un catalogue détaillé des exigences en matière d’aménagements des patinoires. Ce catalogue, sans entrer dans tous les détails, liste plus de 20 points (accueil des spectateurs, sanitaires, dimensions des vestiaires, besoins de la production TV, sécurité, …) auxquels les clubs et leurs arènes doivent répondre. En l’état actuel, les Vernets ne satisfont pas à la quasi-totalité des exigences. Et les transformations pour mettre la vénérable patinoire en conformité supposeraient des investissements de plusieurs dizaines de millions de francs.
La pérennité économique et le maintien du GSHC en NLA : Les budgets des clubs de La Ligue Nationale ont évolué de manière exponentielle en passant de 130 millions à 250 millions (LNA et LNB) au cours des cinq dernières saisons. N’en déplaise à certains, cette tendance (particulièrement marquée en NLA) est inexorable, et seuls les clubs capables de suivre ce mouvement seront en mesure de se maintenir en NLA. Rappel: à l’heure actuelle, le budget sportif du GSHC (10,5 millions de francs) se situe parmi les quatre plus petits de la NLA.
Les Vernets ne disposent-ils pas d'installations plus modernes et ne sont-ils pas plus confortables que d’autres patinoires telles que la Valascia à Ambrì-Piotta, le Stade de Glace à Bienne ou la BCF-Arena à Fribourg ?
Oui, mais… En fait, soit les autres clubs de NLA disposent déjà d’une enceinte récente et facilement adaptable aux exigences de la National League (p. ex : la Kolping Arena de Kloten ou la Resega de Lugano), soit ils évolueront au plus tard en 2018 dans une nouvelle arène (Bienne en 2015, Ambrì-Piotta, Fribourg, Lausanne et Zurich en 2018). Du coup, Genève jouerait en 2018 dans la plus vétuste infrastructure, et la seule non conforme selon les critères de la National League.
Pourquoi ne pas rester sur le site des Vernets ?
Le choix initial du Club était de rester aux Vernets ou à proximité immédiate (site de la Voirie ou de la Caserne). Les plans relatifs au réaménagement du quartier « Praille-Acacias-Vernets » (ou PAV) ne permettaient pas de construire la nouvelle patinoire sur un de ces deux sites alternatifs. Inversement, détruire puis reconstruire la patinoire sur son emplacement actuel était tout simplement impossible en raison du quasi-classement historique des Vernets et du manque d’espace à disposition sur le site du Centre Sportif (cf. le parking).
Pourquoi donc aller au Trèfle-Blanc ?
Le choix du site du Trèfle-Blanc s’est fait en concertation avec les différents départements de la Ville de Genève et du Canton de Genève après évaluation des avantages et inconvénients des différents sites susceptibles d'accueillir la nouvelle patinoire. Les avantages du Trèfle-Blanc sont le futur quartier de la Chapelle en cours de développement, générant des besoins en commerces et infrastructures de proximité, un accès simplifié depuis une bretelle autoroutière déjà existante, un projet de Park & Ride sur le site, la mobilité douce mise en avant avec la future gare du CEVA de Carouge-Bachet et l’arrêt de tram déjà existant du Trèfle-Blanc. Quant aux inconvénients, ils se résument à une zone de villas avec des particuliers à éventuellement exproprier, une affectation de la zone à modifier et une voie de tram passant au milieu du site.
Que se passe-t-il depuis l’annonce du choix du Trèfle-Blanc ?
Il faut remonter à 2010 pour bien comprendre la situation. Le Club était alors dans une situation financière critique, du fait d’une infrastructure (Les Vernets) inadaptée, d’investissements conséquents consentis par le GSHC pour améliorer, de sa poche, la patinoire et d’une avance conséquente de fonds pour lancer le projet d’une Académie de formation qui faisait défaut à Genève, au contraire de ce qui était le cas dans les autres régions disposant de clubs de NLA. Après différentes tractations, un accord a été signé entre le GSHC, la Ville de Genève et le Canton de Genève, portant sur trois éléments :
- Une aide importante, au travers de subventions, aux projets Genève Futur Hockey et sport-études.
- Des aménagements, dont certains provisoires (tribune et salons VIP), dans la patinoire des Vernets afin de permettre au GSHC de compenser partiellement le déficit d’infrastructure.
- Initier des démarches afin de garantir au GSHC une nouvelle patinoire à l’horizon 2015, ceci dans le but de pérenniser le hockey sur glace et la première équipe du GSHC sur le long terme.
Force est de constater aujourd'hui que si les points 1 et 2 ont bien été traités, le point clé de la nouvelle patinoire reste en suspens.
Que font les autorités politiques pour aider à l’avancement du dossier ?
Depuis 2010, toute une série d’études et de travaux ont conduit au choix du site de Trèfle-Blanc et à la présentation, sur demande de la Ville de Genève et du Canton de Genève, d’une étude de faisabilité portant sur les aspects techniques (architecture, aménagement du territoire, etc.) et d’un business plan (montage financier), afin de réaliser cette enceinte. Il est à noter que le Club a financé de sa poche les trois quarts de cette étude portant sur le caractère architectural et le concept d’exploitation du projet. Depuis le 5 février 2013, date de la présentation par le club des résultats de cette étude aux autorités, la situation est figée. Il faut savoir que depuis 2012, la balle était déjà dans le camp des autorités politiques pour ce qui concerne l’expropriation des derniers particuliers du site du Trèfle-Blanc et la réaffectation de la zone. Ces deux dossiers sont, depuis la dernière élection du Conseil d’État du Canton de Genève, passés des mains de François Longchamp, qui avait repris le dicastère autrefois aux mains de Mark Müller, à celles de Antonio Hodgers.
Aujourd’hui, et malgré le « coup de gueule » de la National League, qui a adressé un courrier sec à Sami Kanaan, en charge du dicastère des sports à la Ville, puis s’est déplacée à Genève pour souligner l’urgence de la situation, rien de concret n'a été accompli. Quant au Conseil d’État, autant précédent qu’actuel, il n’a pas tenu ses engagements et engendré un retard de plus de deux ans, minimum, sur le projet.
En exigeant cette nouvelle patinoire pour les Championnats du Monde de hockey 2019, ne nous faites-vous pas le même coup que pour le Stade de Genève ? Celui-ci, construit pour l’Euro 2008, a souffert de 1000 maux et coûté cher au contribuable genevois !
Genève a, en raison du retard subi par le projet de nouvelle patinoire, déjà perdu la possibilité de déposer sa candidature pour accueillir des matchs des Championnats du Monde 2019 que la Suisse aimerait organiser. La National League souhaitait à la base réaliser cet événement entre Zurich et Genève pour des motifs évidents (capacité hôtelière, aéroports internationaux, etc.). Elle devra donc trouver un autre partenaire pour épauler Zurich dans l’organisation de cette grande manifestation. Quoi qu’il en soit, il n’a jamais été question de justifier la réalisation d’une patinoire de 10'000 places – en guise de rappel, Les Vernets ont une capacité de 7'135 places et sont combles à chaque match– par la volonté d’obtenir l'organisation de Championnats du Monde, mais bien par celle de pérenniser le Club.
Pourquoi Genève-Servette (10,5 millions) et ses 7'135 places n’arrive-t-il pas à avoir un budget sportif équivalent à celui de Fribourg-Gottéron (14,5 millions) ?
La place du sport dans ces deux villes et ces deux cantons est totalement différente. Si, à Fribourg, le HC Fribourg-Gottéron est une institution incontournable de la vie communautaire, sociale et économique, tel n’est pas (encore) le cas à Genève. L’absence criante d’un soutien conséquent de certains acteurs économiques phare de la place, à l’image de la Banque Cantonale de Genève, explique en partie cet écart budgétaire. Genève est avant tout une ville de culture, qui va ces cinq prochaines années consacrer plus de 200 millions à rénover ou construire des espaces aussi prestigieux que le Grand Théâtre, la Nouvelle Comédie, la Palais de la Danse et le Musée d’Art et d’Histoire. On retrouve la même lacune dans le soutien des entreprises genevoises qui, par tradition, aident plus volontiers les acteurs de la vie culturelle locale, au demeurant nécessaires pour le rayonnement de la Genève Internationale. Ce déficit de soutien des entreprises locales force le GSHC à envisager sa pérennité en tablant davantage sur une augmentation des revenus liés à la billetterie et à l’hospitalité VIP qu’à ceux issus du sponsoring ou du mécénat.