En attendant la nouvelle saison, l’équipe du gshc.ch vous propose de revivre l’exercice 2008-09 à travers une rétrospective d’événements qui ont marqué la campagne des Aigles. Cette année, au-delà du retour sur les faits, nous donnerons la parole aux acteurs de la saison. Aujourd’hui, revenons ensemble sur l’« Opération Peluches » avec Jean-Pierre Vigier, auteur du but aux nounours.
Une belle averse Alors que le Championnat venait tout juste de reprendre en la nouvelle année, le Genève-Servette avait choisi son retour à domicile pour organiser un match à saveur spéciale aux Vernets, le tout face à Davos, futur champion 2009. Le public avait d’ailleurs répondu présent puisque 6773 personnes s’étaient massées dans les travées. Et elles n’étaient pas venue seules. Toutefois, un petit frisson se faisait sentir à l’entrée des joueurs : ceux-ci ne portaient pas leur habituel grenat, mais étaient vêtus d’orange. Selon la superstition, les maillots « spéciaux » ne réussissaient pas à leur porteur. C’étaient mal se souvenir que la cause avaient déjà connu le succès avec un chandail similaire, mais grenat. Lorsque Davos ouvrit le score à la 26e minute, le ciel s’abattait sur la tête des Genevois. Mais ceux-ci étaient portés par la cause qu’ils défendaient, comme l’explique Jean-Pierre Vigier : « la cause que le club défend est magnifique. Sur ce match, ça amène une énergie et une ambiance fantastique dans la patinoire. Rien que le concept de cette rencontre en particulier est quelque chose dont je suis fan. » C’est alors qu’« Olivier Keller a fait un bon jeu en faisant le tour du but. Il a mis le palet devant le gardien et j’ai pu le reprendre. Quand il a franchi la ligne, l’énergie dans la patinoire est devenue incroyable » raconte le buteur. Il aura fallut attendre 25 minutes et 59 secondes de jeu, 31 secondes après le 0-1, pour voir une belle averse se déverser sur la glace. Belle averse, oui, car ce samedi soir-là, c’était « Opération Peluches » aux Vernets, la quatrième du nom. Des milliers de nounours envahissaient la glace à ce moment précis. Et c’est avec des étoiles pleins les yeux que les spectateurs lançaient leurs teddy bears sur la glace pour que les bénévoles, les membres du mouvement juniors et les joueurs des deux équipes, tout aussi émerveillés, puissent les ramasser, faisant ainsi le premier relais entre public et enfants hospitalisés. Quelques jours plus tard, les Aigles avaient rendez-vous à l’Hôpital des enfants, pour terminer la chaîne de solidarité commencée lors du match. Après tri et traitement, les peluches étaient prêtes à être distribuées. Un grand moment d’émotion pour toutes les personnes présentes. Jean-Pierre nous raconte ce moment : « cette année, ça été dur pour moi. Il est clair que c’est quelque chose de bien à faire, mais j’ai été dans une section de l’hôpital où les enfants n’ont pas tous des chances d’en sortir. Ça m’a d’autant plus touché que je suis père d’un nouveau-né et d’une fille de 3 ans. Rencontrer ces enfants-là, ça m’a complètement bouleversé. Par contre, ça fait du bien de voir que nous pouvons leur amener un sourire, de l’encouragement. C’est aussi extraordinaire de les voir se battre alors que personne ne devrait subir de telles épreuves. » Le Manitobain conclut : « Donner un sourire à un enfant, c’est incroyable. Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire ces moments-là. Qu’ils soient à l’hôpital pour une semaine ou plus longtemps, les voir sourire réchauffe le cœur, car tu te dis que tu fais du bien. »