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MIKE WYNIGER A CÉDÉ À L'APPEL
DES GRENAT
Il était chez son père, à Soleure, quand
son smartphone a vibré. C’était un coup
de fil du Père Noël ou plutôt un appel de
Louis Matte, l’entraîneur assistant de la
première équipe de Genève-Servette.
Mike Wyniger a alors raccroché avec
un large sourire, le remerciant pour ce
beau cadeau…
Deux jours plus tard, le junior élite se trouvait
sur la glace de la Resega avec Goran Bezina,
Romain Loeffel et ces Aigles qu’il regarde avec
tellement d’admiration depuis qu’il a rejoint
Genève. Et en plus, ce 12 décembre à Lugano,
les Grenat ont gagné...
Il n’oubliera jamais ce baptême du feu,
cette invitation au bonheur. «J’étais blessé
à l’épaule, mais rien de grave, et puis de
toute manière, je ne pouvais pas refuser
et manquer une telle occasion», sourit ce
Soleurois de 19 ans et (encore) toutes ses
dents, débarqué aux Vernets il y a deux
saisons avec l’espoir de vivre justement un
jour ce moment-là.
Préparer son sac après l’entraînement du
matin et monter dans le car pour aller se
mettre au vert avant de jouer un match de
National League. «Quand Louis Matte m’a dit
que je devais être prêt à 11h45, j’étais un peu
stressé, mais surtout heureux de cette expé-rience,
raconte ce grand gaillard de 1m90,
qui a tout de suite été bien accueilli dans le
vestiaire de cette première qu’il découvrait.
Le soir, on a ensuite mangé ensemble au
restaurant avec l’équipe, j’ai pu parler avec les
joueurs, tous très gentils avec moi.»
Puis ce sera le petit déjeuner, la séance vidéo,
un rythme tout nouveau pour lui. «La prépa-ration
pour la rencontre est différente qu’avec
les juniors, c’est très professionnel», poursuit le
défenseur qui effectuera quelques belles appa-ritions
le soir face aux Bianconeri, avec, cerise
sur le gâteau, une victoire en prolongation. «J’ai
pensé alors qu’il me faudrait retourner avec les
juniors, mais non, Louis avait été content de
ma performance et m’a rappelé le lendemain
pour un nouvel entraînement et un deuxième
match le soir contre Zoug à la maison devant
nos fans. Puis encore une fois le vendredi à
Lausanne. C’était stylé, vraiment une semaine
incroyable, comme dans un rêve...» Avec,
forcément, un goût de reviens-y. Il travaille
fort pour cela. Comme l’été dernier, après son
opération à la hanche qui lui avait fait manquer
les 25 premiers matches de la saison.
//A 5 ANS, PREMIER ESSAI RATÉ…
Mike ne regrette pas aujourd’hui son choix,
celui d’avoir coupé le cordon avec sa région
du Seeland, sa famille, ses copains, pour
répondre favorablement à l’appel du pied
des Grenat. «On m’a demandé à trois reprises
de venir à Genève, mais au début, je ne
pouvais pas accepter car je devais terminer
mon apprentissage de menuisier chez mon
parrain», explique ce jeune homme qui n’a
pas tout de suite fait du palet son royaume.
Son père étant entraîneur de skate, c’est
avec des rollers au pied qu’il a commencé à
patiner. «Quand j’avais cinq ans, mon papa
m’a emmené voir un entraînement de hockey,
se souvient-il. Mais après cinq minutes, je lui ai
dit que cela ne me plaisait pas, que je voulais
rentrer à la maison.»
Ce n’est finalement qu’en 2011, il y a six ans,
qu’il a succombé aux charmes de ce sport au
point qu’il est bien décidé à en faire désormais
sa profession. «Après quatre petits mois
passés à Zuchwil, on m’a proposé de jouer à
un niveau plus élevé à Bienne...» Ambitieux,
il y est resté cinq ans avant de prendre de
l’assurance et le chemin des Vernets pour
une nouvelle expérience. «Aujourd’hui c’est
hockey, hockey, rien que du hockey, s’exclame
ce Soleurois physique, efficace dans la pre-mière
passe et doté d’une bonne vision du jeu,
ainsi que d’un tir de qualité. L’organisation de
Genève est très bonne, ici on laisse jouer les
jeunes en NL, je ne pense pas que j’aurais pu
suivre la même trajectoire là-bas, estime celui
qui ne cesse de progresser depuis son arrivée
au bord du Jet d’eau. En plus, j’ai appris une
nouvelle langue. Je parlais déjà l’allemand,
l’espagnol grâce à ma mère, et je comprends
l’anglais et l’italien. Avec le français, cela
devient intéressant.»
Et comme tout se passe bien dans sa famille
d’accueil au Lignon, qu’il brille sur la glace, le
petit ami d’Anna est comblé. «Quand j’arrive à
la patinoire pour m’entraîner avec les juniors,
c’est comme si je rejoignais une deuxième
famille, sourit-il. On a une magnifique équipe,
capable d’aller chercher le titre cette année.»
C’est le voeu de Mike Wyniger qui, contraire-ment
à d’autres jeunes de son âge, ne rêve pas
de NHL. «Pour moi, c’est trop tard, se marre-t-il.
Mon grand rêve, c’est de réussir une carrière
en National League, avec Genève-Servette.»
Et que son smartphone se remette à vibrer...
Christian Maillard
Tribune de Genève
#25
MIKE WYNIGER
NÉ LE 28 JANVIER 1998
SUISSE
DÉFENSEUR