///// GSHC Magazine
Moskitos: une catégorie
charnière
La catégorie des Moskitos, les jeunes de
11 et 12 ans, a connu cette saison une
petite révolution: jusqu'ici, le partage
entre les Moskitos Top 1, intégrés au
sein de l'académie de Genève Futur
Hockey, et les Moskitos Top 2, qui
évoluent sous la bannière des Aiglons,
s'effectuait en fonction du niveau des
joueurs. «Cette fois, c'est l'âge qui a
été déterminant: les 2005 jouent sous
le maillot de l'AGFH, les 2006 – dont je
m'occupe – avec Genève-Servette HC
Association», précise Yorick Lopez.
A 31 ans, l'ancien gardien compte déjà une
expérience de coach (professionnel) appréciable,
lui qui s'est occupé des Novices Top
(U17) durant cinq ans avant de reprendre
les Moskitos en 2015. «Avec ce nouveau
système, les 2006 ont en deuxième partie de
saison des matches où ils sont dominants, où
ils jouent un rôle plus en vue. La classe 2005
a pour sa part la chance d'accrocher la catégorie
la plus haute possible», précise celui
qui a joué avec Genève-Servette en U20.
Engagée en saison régulière dans la même
compétition régionale que les Moskitos
Top 1, l'équipe de Yorick Lopez et de son
assistant Thomas Monge n'a pas connu
un destin identique: si la formation d'Andy
Foliot et Thurel Kast s'est qualifiée pour le
Masterround (tour final), les Aiglons n'ont
fêté qu'un seul succès en onze matches et
bouclé l'exercice en avant-dernière position.
Direction donc le «Qualimasterround»,
la poule regroupant les six derniers où
ils ont renoué plus régulièrement avec la
victoire.
//Il faut relativiser
Un peu de baume au coeur pour ces joueurs
qui ont subi précédemment quelques revers
douloureux, s'inclinant par exemple 12-1 à
Martigny contre Red Ice, 2-14 aux Vernets
contre Gottéron ou 0-10 devant leurs aînés
de Genève Futur Hockey... «C'était un peu
dur pour le moral. Il faut relativiser, se dissocier
le plus possible du tableau d'affichage.
Nos adversaires étaient à 95% de 2005 et,
à cet âge, cela fait une grosse différence.
Un joueur dominant, car doté d'un gabarit
supérieur, peut à lui seul faire basculer une
rencontre», souligne l'entraîneur.
Un match lui reste en travers de la gorge,
ce 12-6 encaissé à Viège alors que ses
joueurs menaient 6-1 ! «Incompréhensible,
on a arrêté de jouer. Les enfants sont très
sensibles aux événements d'un match, les
hauts et bas sont nombreux. C'est l'apprentissage
», tente d'expliquer Yorick Lopez,
ragaillardi toutefois par la suite de l'exercice.
«Désormais, les adversaires sont à notre
niveau, on peut gagner des matches, cela fait
du bien. L'évolution est très positive», estime
le coach, qui relève avoir à sa disposition «un
groupe super, vraiment génial».
//L'heure des compliments
Le technicien enchaîne dans le compliment:
«On aurait voulu construire l'équipe, on
n'aurait pas fait aussi bien. Il y a des caractères,
une complémentarité, j'ai rarement vu ça»,
s'enthousiasme le coach. Qui peut compter
sur des individualités telles le capitaine Paul
Mottard et les deux buteurs que sont l'Américain
Charly Thul et Illian Jaca Baute. «Charly est
un phénomène. Il est physiquement en avance,
rapide, puissant. Il doit encore s'améliorer
collectivement. Quant à Illian, c'est le plus gros
caractère que j'ai vu depuis longtemps ! Une
détermination sans faille...», commente Lopez.
Impossible, évidemment, de prédire leur
évolution future. «L'important à cet âge,
ce qui détermine l'avenir, c'est l'éthique
de travail, le mental, la concentration, qui
permettent d'exploiter le potentiel. Il faut
inculquer aux jeunes les principes de base.
C'est une catégorie charnière, on est au tout
début du hockey dit de compétition. J'aime
bien les laisser se tromper parfois, ils doivent
aussi apprendre d'eux-mêmes ce qui ne va
pas. Les choses rentrent mieux si on n'est pas
toujours présent pour corriger. Je valorise le
fait d'avoir essayé plutôt que de critiquer si ça
n'a pas réussi», dit encore Yorick Lopez.
Sa philosophie, le coach – qui dispose de trois
séances d'entraînement par semaine, lundimercredi
vendredi – la résume ainsi: «Mon
but est de leur apprendre les bases techniques,
le comportement dans des situations de jeu,
l'approche de la compétition, ainsi que de leur
enseigner une ligne de conduite, sur la glace
et dans la vie de tous les jours. Le plaisir doit
rester le maître mot. Le tout est de trouver les
clés afin d'obtenir ce que je souhaite...»
A souligner encore qu'une fois le championnat
terminé, les Aiglons bénéficieront d'une
belle récompense avec un voyage en Suède
pour disputer un tournoi U12 à Stockholm,
avant de se rendre pour la troisième fois à
Champéry, début avril, en jouer un autre.
Philippe Roch
11