25 mai 2010

Nati – L’avis de la presse

A l’issue des Championnats du Monde, l’équipe du gshc.ch a décidé de contacter deux journalistes qui ont suivi la compétition afin de dresser un bilan du tournoi et faire le point sur la performance des Grenat engagés avec l’équipe Suisse. Laurent Bastardoz, de la TSR, a couvert l’événement en studio à Genève. Il a ainsi été un témoin privilégié de la compétition. Il est accompagné, dans ce bilan, par Olivier Breisacher, de la Tribune de Genève, présent sur place.

gshc.ch : « Bonjour Laurent et Olivier. Quel bilant tirez-vous de ces Championnats du Monde organisés en Allemagne ? » Laurent Bastardoz : « Je pense que c’était une compétition intéressante en plusieurs points, notamment puisque c’était un tournoi qui se déroulait lors d’une année olympique. Il y a eu plusieurs surprises au niveau des résultats. Plusieurs observateurs pensaient que ce seraient un tournoi au rabais avec des équipes moins fournies qu’aux Jeux Olympiques, mais nous avons été gâtés avec un niveau technique et émotionnel de bonne qualité. » Olivier Breisacher : « Ces Championnats du Monde m’ont un peu fait penser aux Playoffs : obtenir la qualification et tenir en suite la distance. Il fallait que chaque équipe ait les bons joueurs au bon moment, surtout au niveau physique. Plusieurs nations, à l’image de la Russie, ont bien joué en début de tournoi avant de gentiment décliner. Une nouvelle fois, nous avons pu constater que les Mondiaux sont une compétition particulière avec des surprises et des bons matchs avec, cette année, la confirmation qu’il n’y a plus que sept nations qui peuvent jouer un rôle, mais une douzaine désormais. Je pense personnellement qu’il faut donc continuer à jouer chaque année le tournoi mondial, surtout pour les fans qui peuvent assister à une très bonne compétition. »   gshc.ch : « Au niveau de l’équipe nationale, qu’avez-vous pensé de son parcours ? » Laurent Bastardoz : « L’objectif a été rempli avec la qualification pour les quarts de finale. Personnellement, j’ai été surpris par les quatre premiers matchs de la « Nati ». Nous avons pu voir une équipe qui s’est donné à fond et qui a très bien joué. Par contre, je pense que la victoire contre la République tchèque a changé le momentum de la Suisse, car elle était qualifiée pour les quarts de finale. J’ai trouvé que les joueurs avaient moins de plaisir contre la Norvège et qu’ils avaient moins d’énergie. Je suppose qu’ils ont payé physiquement les efforts des premiers matchs. Enfin, en quart de finale, ils ont retrouvé cette « jouerie », mais ont manqué d’efficacité. C’était malgré tout un gros match de la Suisse. Les Helvètes peuvent tout de même nourrir quelques regrets puisqu’ils ont eu l’occasion de jouer un quart de finale sans affronter une grosse nation comme la Russie ou le Canada. » Olivier Breisacher : « Avec les circonstances de la préparation, le bilan est forcément positif. Le nouvel entraîneur a su imposer son style. Par contre, je dirai que la fin de parcours est un peu frustrante suite aux attentes qui se sont créées après la première semaine. Ce n’est pas chaque année que la Suisse affrontera l’Allemagne en quart de finale et cette dernière défaite laisse un goût amer. »   gshc.ch : « Le changement majeur de cette édition des Championnats du Monde aura été le nouvel entraîneur suisse, Sean Simpson. Quel est votre avis à ce sujet ? » Laurent Bastardoz : « Il a su conserver le côté positif du système de Ralph Krüeger, à savoir le solide jeu défensif, en y apportant sa touche. De plus, il n’a pas eu peur de se passer de certains joueurs, en plus des nombreuses défections. Personnellement, je suis content qu’il ait donné sa confiance à Tobias Stephan pour deux grosses affiches, le Canada et la Suède, tout en ayant clairement dit que Martin Gerber serait le titulaire. De plus, nous avons eu droit à quelques belles découvertes, comme Damien Brunner. Simpson a confirmé qu’il était un très bon coach et qu’il avait un système plus offensif que son prédécesseur. Peut-être n’a-t-il pas su gérer comme il l’aurait fallu les émotions générées. » Olivier Breisacher : « La première impression est bonne, car, ce qu’il faut voir, c’est que Sean Simpson s’est vu remettre un chèque en blanc. Il s’en est bien sorti avec les moyens à disposition, mais il devra faire face chaque saison à des caprices et des défections de certains joueurs. Sur la glace, nous avons eu droit à un style connu en Suisse avec un hockey attractif. Mais, contre des équipes appliquant le même système que la Suisse de Krüeger, à savoir une grosse défense, nous avons vu les problèmes de la « Nati », identiques à ceux de Zurich ces deux dernières saisons. Simpson devra trouver le juste milieu entre le système défensif et le système attractif. »   gshc.ch : « Question obligatoire pour notre site : qu’avez-vous pensé des cinq Genevois ? » Laurent Bastardoz : « Tobias Stephan a été le meilleur gardien sur un seul match, contre la Canada. Il est une des raisons du succès suisse. Par contre, face à la Suède, c’est plus difficile de juger puisqu’il s’agit d’un naufrage collectif. Goran Bezina a été le véritable patron de la défense helvétique. Sur l’ensemble de la compétition, il n’a pas grand-chose à se reprocher. J’ai d’ailleurs trouvé qu’il avait gagné en maturité. Morris Trachsler a été un gros bosseur et a rempli largement les attentes. De même que Paul Savary qui a prouvé, comme ses coéquipiers servettiens, qu’il avait du caractère et qu’il n’avait pas peur d’aller là où ça fait mal. Enfin, Thomas Déruns a été étincelant lors des premiers matchs. Il a été opportuniste, à l’image de sa saison, et il a prouvé qu’il méritait à l’avenir une place sur les deux premiers trios suisses à l’avenir. Par contre, il a un peu souffert sur la fin, mais sa saison a été très longue. D’ailleurs, je pense qu’il faut souligner le mérite des Genevois et des Bernois qui sont venus après une longue Finale. Pour terminer, j’aurais personnellement fait appel à John Gobbi plutôt à Timo Helbling pour compléter la défense suisse, car c’est un joueur qui se serait fondu dans le moule. » Olivier Breisacher : « Je pense que Tobias Stephan a « payé le prix » de sa non participation à la préparation et que Simpson n’a pas vraiment pu l’évaluer. Par contre, il restera comme le gardien qui a battu le Canada, comme Pavoni contre la Russie à Saint-Pétersbourg ou Gerber et Aebischer contre le Canada et la République Tchèque à Turin. Par contre, sa performance contre la Suède est difficile à évaluer puisque c’est toute l’équipe qui a pris l’eau. Goran Bezina n’a pas par hasard été le Suisse le plus utilisé par son entraîneur. Il a évolué au niveau qu’il a eu durant la saison. De plus, il s’est bien entendu avec Steve Hirschi. Paul Savary a été une des surprises de ces Championnats du Monde. Si sa présence était due à des défections, il a parfaitement rempli son rôle. Il a réussi à briller dans un rôle qui n’a pas été le sien en Club cette saison, centre défensif. Il est clairement candidat à une sélection pour de prochains Championnats du Monde. Thomas Déruns s’est parfaitement entendu avec les Bernois Martin Plüss et Ivo Rüthemann, ce qui a fait plaisir à voir. Ils ont d’ailleurs été les artisans offensifs de la victoire sur le Canada avec un but et deux passes chacun. Sur la compétition, il a été l’un des meilleurs attaquants suisses, mais les 82 matchs officiels disputés cette saison (donc plus en comptant les matchs amicaux) ont pesé en fin de tournoi. Morris Trachsler a répondu présent dans le rôle que lui a confié Simpson. Il a été le meilleur suisse aux engagements avec 56% de réussite (20e mondial). Cette participation aux Mondiaux a été une belle récompense pour lui. De plus, de manière générale, les cinq Genevois ne font pas partie des joueurs dont la sélection a pu être remise en cause à l’issue de la compétition. »

 

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