12 février 2009

Louis Matte : « Toujours à l’écoute »

L’équipe de l’Eagles Mag est allée à la rencontre de Louis Matte. Arrivé en 1997 en qualité d’entraîneur pour le mouvement junior, il est devenu, par la suite, directeur technique du centre de formation tout en s’occupant d’une équipe de jeunes. Depuis le début de cette saison, il est l’assistant de Chris McSorley. Nous vous proposons de faire un peu mieux connaissance avec Louis Matte.

Eagle Mag : « Voilà plusieurs années que tu es au GSHC et pourtant le public genevois te connaît peu, pourrais tu te présenter en quelques mots ? »
Louis Matte : « J’ai grandi dans la ville de Québec. Je suis quelqu’un de loyal, honnête et travailleur mais parfois, je suis peut-être un peu impulsif. Je suis arrivé à Genève en 1997 après avoir fait mon diplôme de prof de sport à l’université de Laval à Québec. Étant donné que je n’avais pas de boulot à temps complet, je suis venu coacher ici une année en attendant de retourner au Canada mais je n’y suis pas retourné. J’ai entraîné pendant 11 ans et j’ai été directeur technique au mouvement junior du GSHC.
En hiver, je n’ai pas beaucoup de hobbies parce que le hockey m’occupe à plein temps. Sinon, lorsque j’en ai l’occasion, j’aime bien aller jouer au golf mais ce n’est pas aussi facile qu’au Canada. En effet, il y a des terrains partout, là-bas, et tu peux y jouer pour presque rien, alors qu’ici, il y a peu de terrains et il faut être millionnaire pour y jouer. Autrement, j’aime bien aller au cinéma, faire de petits week-ends tranquilles en montagne et aller aux bains thermaux pour me relaxer !
 »   Eagle Mag : « Nous savons que tu pratiquais à Genève du hockey corporatif, as-tu encore le temps de jouer ? »
LM : « Du tout !Cette année, je n’ai joué qu’un seul match. Avec des rencontres le samedi matin, ce n’est pas compatible car nous avons l’entraînement et je dois préparer les vidéos. Par contre, lorsque les matchs sont soit le dimanche, soit le lundi soir, pourquoi pas mais comme je l’ai dit, cette saison je n’ai fait qu’un seul match. »   Eagle Mag : « Tu as pris la succession de Hans Kossmann au début de saison, comment cela s’est-il passé ? »
LM : « Je crois que mon intégration s’est bien passée car cela fait 12 ans que je suis ici et du coup, je n’arrivais pas dans un milieu, ni dans un endroit inconnu.Je connaissais les Vernets, le staff, les joueurs donc il fallait juste que je sache prendre ma place. »   Eagle Mag : « Comment se passe la cohabitation avec Chris ? »
LM : « Ce n’est pas vraiment difficile avec lui car il délègue beaucoup et il fait confiance.Je fais le suivi administratif ainsi que le suivi des dossiers en cours.Au niveau hockey, c’est clair qu’il y a des directives et nous nous en tenons à ça. »   Eagle Mag : « Dans votre duo, qui fait quoi ? »
LM : « Lui, il ne fait rien ! (rires) Non, ce n’est pas vrai.Je m’occupe de tout ce qui est organisation, planification, vidéo et tactique par rapport aux autres équipes.
Quant à Chris, il s’occupe vraiment que de la tactique et du système de jeu de son équipe.Étant donné que Chris est Manager, il s’occupe de beaucoup de choses et bien, moi, je suis un peu comme un assistant de direction qui est toujours à l’écoute de son boss pour l’aider.
 »   Eagle Mag : « Lors du dernier match à Lugano, tu as dû coacher l’équipe au pied levé, quelles ont été tes impressions ? »
LM : « Un match de hockey reste un match de hockey !La seule chose qui change entre les juniors et la première équipe, c’est la rapidité du jeu.Que nous soyons un ou deux derrière le banc, les joueurs sont professionnels et ils savent ce qu’ils ont à faire. Pendant les matchs amicaux, Chris a coaché seul, plusieurs matchs, car j’étais retenu ici et nous sommes arrivés à gérer. Puis, il y a des joueurs plus expérimentés qui nous aident comme par exemple pour le match à Lugano, Goran et Olivier m’ont donné un coup de main pour les défenseurs. Il y a eu des moments où ce sont eux qui géraient un peu et ensuite, je reprenais le relais. Tout dépendait des situations mais ce sont des adultes. »   Eagle Mag : « Comment se passe un week-end pour toi avec match le vendredi et le samedi ? »
LM : « Gros week-end ! Le vendredi matin, je fais de la vidéo, de la tactique sur l’équipe contre qui nous allons jouer et l’après-midi, je fais une petite sieste. Le soir, il y a le match et ensuite, je fais de la vidéo avant de me coucher à 2 heures du matin.
Je recommence, le samedi à 6 heures, à faire de la vidéo pour montrer les tactiques de l’équipe que nous allons rencontrer et ensuite, si nous sommes en déplacement, je travaille encore dans le car sur la vidéo pour préparer les autres matchs de la semaine à suivre. Après le match, je fais de nouveau de la vidéo sur le match que nous venons de jouer. Durant tout le week-end, il y a environ 12 et 15 heures de vidéo, mais ça, personne ne le voit.
 »   Eagle Mag : « Lors de la préparation de la prochaine séance vidéo, à quoi fais-tu particulièrement attention ? (erreurs, système de jeu, tactique) »
LM : « Concernant notre équipe, nous regardons ce que nous avons mal fait, ce que nous pouvons changer mais nous regardons aussi ce que nous avons bien fait et pourquoi nous l’avons bien fait.
Quant à notre adversaire, je me concentre seulement sur les aspects de leur système de jeu pour être capable de les contrer sur les engagements, les transitions, les power-plays et sur les box-plays. Ensuite, qu’il le fasse bien ou mal, moi cela ne me dérange pas.
 »   Eagle Mag : « Est-ce qu'il t'arrive souvent de réadapter les exercices déjà préparés pour le prochain entraînement selon les analyses faites lors du visionnement de la vidéo ? »
LM : « Nous avons un bouquin dans lequel il y a des exercices que nous pouvons faire tous les jours et il y en a d’autres que nous pouvons changer.Ils nous arrivent de faire des ajustements en adaptant un exercice qui peut avoir plusieurs variantes. »   Eagle Mag : « Quelles sont tes impressions sur l'évolution du hockey en Suisse ? »
LM : « Le hockey a beaucoup évolué durant ces 10 dernières années et il s’est grandement amélioré. En Suisse, tout est bien structuré au niveau des jeunes et au niveau du nombre d’entraînements.  Je pense que la Suisse n’a rien à envier aux grandes nations car la seule différence, c’est la quantité des joueurs. Il est clair qu’il y aura plus de joueurs dans un pays de 24 millions d’habitants que dans un qui n’en a que 7 millions. Il est évident que la culture joue aussi un rôle car lorsque tu vas en Suède ou en Finlande, c’est hockey, hockey, hockey et même si ce sont de petits pays, ils sont plus à même d’avoir de nombreux bons joueurs. »   Eagle Mag : « Après avoir testé l'arbitrage à 4 lors de plusieurs matchs cette saison, qu'en penses-tu ? » LM : « Avec notre style de jeu, nous préférons un groupe de quatre arbitres.  De toute manière, je sais que lors des Playoffs, il y en aura systématiquement 4. Personnellement, je préfère ce système car lors des actions de jeu, l’arbitre qui est derrière peut se concentrer sur ce qu'il se passe et il n’est pas obligé d’anticiper sur ce qu’il va se passer devant vu qu’il y a un autre arbitre. Je pense que cela facilite leur travail et les joueurs se sentent plus surveillés. »   Eagle Mag : « Que penses-tu du public genevois ? » LM : « Le public genevois est un bon public ! Nous nous sentons pousser et sur le banc, les joueurs ressentent que le public est derrière eux. Bien que ce soit ma première année, je trouve qu’il y a très peu d’incivilité comparé à d’autres patinoires où nous nous faisons jeter des trucs sur la tête ou que nous nous faisons cracher dessus, etc. Parfois, il y a des matchs qui dur longtemps car il y a pleins de trucs qui tombent sur la glace mais cette saison à Genève, je crois que ce n’est pas arrivé une fois de retarder le match suite à ce genre d’incidents. Personnellement, je trouve que c’est bien et cela montre que le public genevois connaît la civilité. »   Eagle Mag : « Et que désirerais-tu lui dire ? » LM : « Continuez votre bon spectacle car nous sentons vraiment que nous sommes soutenus lors des matchs à domicile et cela à un impact au niveau émotionnel auprès des joueurs. Nous sentons qu’il y a le public derrière, qu’il a confiance en nous et qu’il souhaite que nous performions le mieux possible. C’est pourquoi, je souhaiterai les remercier et j’espère qu’ils vont continuer comme ça le plus longtemps possible. »

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