12 février 2009

Oliver Keller : « Fier d’être suisse »

Comme chaque mois depuis le début de la saison, l’équipe de l’Eagles Mag est allée à la rencontre de votre témoin privilégié dans le vestiaire des Aigles. Olivier Keller nous livre ses impressions sur le mois de janvier.

Eagle Mag : « Revenons en quelques mots sur les matchs du mois de janvier ?
Olivier Keller : « Il y a eu de bons matchs et d’autres étaient catastrophiques ! Nous avons eu une belle série durant laquelle nous avons incontestablement bien joué et nous étions vraiment une bonne équipe car nous étions un bon groupe qui travaillait l’un pour l’autre. Depuis deux matchs, nous n’avons pas très bien travaillé, nous nous sommes relâchés un peu et défensivement, nous avons aussi abandonné Benji (Conz). Nous avons laissé beaucoup trop de joueurs arriver seul devant lui et il nous a vraiment sauvé la baraque.
À l’avenir, il faudra absolument resserrer les boulons pour que nous puissions faire les derniers matchs de championnat comme si nous jouions déjà les Playoffs afin que notre gardien ne soit plus autant sollicité qu’il l’a été en ce moment. »
E.M. : « Pour la première fois de la saison vous avez aligné 5 victoires d'affilée dont 2 gros matchs à Berne et à Zürich, quel a été le déclic ? »

O.K. : « Je ne pourrais pas dire quel a été le déclic. Dans le sport, tu ne sais pas pourquoi mais parfois, tout d’un coup cela marche bien et toute l’équipe tourne à plein régime. Puis, tu perds un match à Zoug parce qu’il y a des jours comme ça et même contre les SCL Tigers, je trouve que nous n’avons pas tellement bien joué.
Le déclic se fait subitement comme ça, l’équipe arrive sur la glace et fait un match impeccable. Nous avons fait 5 matchs parfaits mais il faudrait continuer, ce qui n’a pas été le cas lors de notre dernier match. »
E.M. : « Nous sommes à deux semaines des Playoffs, comment se porte l’équipe et comment est l’ambiance au vestiaire ? »
O.K. : « L’ambiance est vraiment bonne ! Malheureusement, nous avons quelques blessés mais nous faisons avec et cela fait partie de la vie d’un groupe. »
E.M. : « 
Jeudi dernier, Martin a rechaussé les patins 2 mois après son terrible accident, comment l’équipe a-t-elle réagi en le revoyant sur la glace ? »
O.K. : « Tous les joueurs qui étaient présents ont commencé à frapper leur canne sur la glace et cela a fait beaucoup de bruit. C’était un moment vraiment émouvant pour nous et je n’ai pas de mot pour dire ce que nous avons ressenti en le revoyant comme ça aussi tôt sur la glace, à avoir du plaisir à prendre le puck tranquillement et à faire de petits dribbles. Ça a été quelque chose de vraiment important pour lui et pour le groupe. Après un accident aussi dramatique, il y a que du bonheur, que du positif car revenir aussi tôt et avoir du plaisir à retoucher un petit peu la glace, c’est un truc extraordinaire ! »

E.M. : « Lors du match contre Davos, tu as fait l’assist du but qui a déclenché la pluie de peluches. Qu’as-tu ressenti et comment s’est passée la visite à la pédiatrie ? »

O.K. : « C’était vraiment sympa car nous attendions ce but et tout d’un coup, une pluie de peluches est tombée. C’était un moment magique ! Voir toutes ces peluches sur la glace a été extraordinaire. Ensuite, nous sommes allés les donner à la pédiatrie et ça a été quelque chose d’important pour nous. Ces instants nous démontrent que même si nous faisons une boulette sur la glace, que si nous perdons des matchs et bien, nous devons continuer à nous battre. Ces enfants nous montrent l’exemple car ils se battent vraiment contre des maladies alors que notre combat est secondaire. Malgré qu’ils soient gravement malades, ils ont la pêche et ils gardent le sourire. Je pense que cela nous donne beaucoup de forces et nous fait réfléchir car ce que nous faisons n’est rien du tout par rapport à ce qu’ils vivent. Les enfants livrent vraiment un combat alors que pour nous, c’est juste un match à jouer.
Ce qui est important c’est que tout le groupe apprécie cette initiative et qu’il soit content d’aller donner quelques choses aux enfants car ce sont des moments très forts.
 »

E.M. : « Cette saison le GSHC est souvent présent sur les différentes patinoires extérieures pour des sessions « hockey pour tous », comment trouves-tu cette initiative ? »

O.K. : « C’est très bien.  Personnellement, je suis vraiment à 100% derrière ça mais il y en a parfois un peu beaucoup. Ce n’est pas toujours évident de gérer tout cela car lorsqu’il fait froid ; que la grippe arrive et qu’il faut aller sur la glace pour jouer avec les enfants, tu transpires quand même un petit peu et tu attrapes vite froid. En fait, tu dois faire attention de bien t’habiller et surtout lorsque tu sors d’une grippe car il ne faut pas aggraver ton état en prévision des matchs. Toutefois, cela fait partie de notre job et nous l’acceptons. »

E.M. : « Les ZSC Lions champion de la Champions Ligue, qu’en penses-tu ? »

O.K. : « Je suis fier d’être suisse et fier qu’une équipe suisse, même si elle est suisse allemande ait gagné cette coupe. Les ZSC le méritent vraiment car ils ont fait un match incroyable et je crois qu’il faut tous être derrière cette équipe suisse allemande en étant fier d’eux.
Je pense que beaucoup de choses ont bougé dans notre championnat et cela montre également aux Russes que même si tu peux mettre des millions et des millions pour avoir des joueurs et bien nous, les petits Suisses, nous pouvons aussi les battre. À mon avis, c’est un bel exemple car même si tu as des millions, ce n’est pas pour cela que tu vas forcément gagner parce que ça se passe sur la glace. Les ZSC étaient plus soudés que l’équipe russe.
Cela démontre également aux Tchèques, Finlandais et Suédois que notre championnat est quand même d’un bon niveau. Je suis très content et en plus, c’était un bon match. Il y a juste Igor qui n’était pas content et il tirait une tête pas possible.
 »

E.M. : « L’anecdote du mois ? »

O.K. : « Oui, un petit truc sur Igor. Il a été voir le match avec Goran et le lendemain lorsqu’il est revenu, il tirait une tête incroyable. En plus, quelqu’un avait mis un drapeau suisse à sa place et là, il n’a vraiment pas été content. Igor est un bon gars et il n’y a pas eu de problème car il a finalement bien pris la plaisanterie.
Il y a aussi eu un moment assez fort quand Martin est revenu sur la glace et je crois que lui-même l’a  ressentit car lorsque toute l’équipe a tapé sur la glace, ça a fait un bruit hallucinant. C’était vraiment incroyable.  Une dernière pour la route : Lors du stage à Nendaz, un de nos Tessinois est monté avec des pneus d’été ! Pour la montée il n’y a pas eu de problème car il n’y avait pas de neige sur la route, mais le lendemain, c’était une autre histoire. En effet, il avait neigé 20 cm, pendant la nuit, sur la route. Du coup, il a dû laisser sa voiture à Nendaz et redescendre avec un autre joueur.  Le lendemain, il n’a pas pu remonter car il travaillait alors il a pris le train le surlendemain. Puis, il a pris le bus pour monter à Nendaz pour récupérer sa voiture et redescendre à Genève vu que les routes étaient dégagées. Les Tessinois n’ont aucune idée de la montagne ! »

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