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///// Cet espoir évolue dans les rangs de l'association Genève Futur Hockey 9
Eliott Tamisier,
une «grande gueule»
qui a du caractère
Quand il ferme ses yeux, si mystérieux
et fascinants, il y a l’Océan, le large,
l’aventure. La nuit, Eliott Tamisier, attaquant
des Minis Top de l'Association
Genève Futur Hockey, s’envole dans
les méandres de l’imaginaire, dans ce
Nouveau-Monde qui lui ferait presque
tourner la tête.
«Quand on voit qu’un Suisse est N°1 de la
draft, qu’il s’impose d’entrée avec les New
Jersey Devils, on se dit qu’on peut aussi y
arriver», se motive ce Genevois de 14 ans
depuis que le Valaisan Nico Hischier a mis la
NHL en émoi. A l’instar de tous les garçons de
son âge, qui ont la voix qui mue, il rêve d’une
carrière, lui aussi, en Amérique du Nord.
Dans les gradins, il y a plein de Yankees qui
mangent du pop-corn, des cheerleaders qui
dansent et une kyrielle d’étoiles qui brillent
sur la glace. Lui, Eliott, il porte le maillot
des Devils de Detroit ou des Predators de
Nashville. Le dribble facile, sur la glace, le
môme est aussi à l’aise que Connor McDavid,
son idole, ou Pavel Datsyuk, son autre modèle
qui évolue désormais en KHL. Le jeune
hockeyeur, N°24 dans son dos, joue devant
plus de 10'000 spectateurs avant que son
réveil ne sonne et lui rappelle qu’il n’est qu’au
début du chemin, qu’il devra encore attendre
avant de pouvoir franchir le mur du songe...
//Grâce a son père et
son frère
C’est son père, Patrick, ancien joueur du
GSHC, qui lui a montré l’exemple à suivre. Le
garçon n’a donc pas pu faire autrement que
de tomber dedans. Très tôt. Il savait à peine
marcher quand il a appris à patiner. «Mais
c’est mon frère, Léo, qui a commencé en
premier, raconte Eliott. Je l’ai suivi, ça m’a plu
et j’ai continué.» Ce n’est pas plus compliqué
que cela. Avec lui, les filets se sont vite mis
à trembler. «Je ne me souviens pas de mon
premier but, cela devait être en Bambini, mais
j’avoue que depuis, j’y ai pris goût», sourit ce
talent, capitaine des Minis Top.
Joueur rapide et technique, l’ado, qui
s’inspire de la vitesse de Nathan Gerbe, sait
aussi ajouter de l’intensité dans son jeu. «Le
coach m’a accordé sa confiance, et je dois lui
prouver qu’il a bien fait. A moi de montrer
une bonne attitude et l’exemple, sur la glace
et en dehors», sourit cette «grande gueule»
(c’est lui qui le dit !), même s’il avoue que
«ce n’est pas toujours évident de prendre la
parole dans le vestiaire devant les autres».
//Il sait motiver ses
coéquipiers
Cela fait sourire son entraîneur, Christopher
Lepers, qui l’apprécie. «Eliott est un joueur
de caractère qui a de bonnes valeurs, ce
n’est pas pour rien qu’il est mon capitaine,
explique le technicien français. C’est un
"gueulard", c’est vrai, mais il a un bon fond,
c’est incontestablement un plus pour
l’équipe.» Avec sa «tchatche» naturelle, Eliott
Tamisier sait comment s’y prendre pour
motiver sa troupe.
Dans une formation où «ça rigole», les
points n’ont d’ailleurs pas tardé. «Dans notre
groupe de Romands, nous sommes en tête
(ndlr. au début novembre), devant Lausanne
et Fribourg, poursuit le bon blond. Mais le
deuxième tour, ce sera autre chose...» Ce que
confirme son coach: «Pour moi, il est primordial
de terminer dans les quatre premiers
pour jouer ensuite dans un championnat plus
relevé. Les objectifs, ce sont les joueurs qui se
les fixent, car moi c’est surtout le développement
des garçons dans une compétition de
haut niveau qui m’importe. Après, je ne vais
pas vous mentir, si on travaille comme il faut,
on ne va pas se priver d’aller chercher quelque
chose…»
//Avec le fils de Woodcroft
Eliott Tamisier s’imaginerait bien soulever un
trophée aux Vernets devant les joueurs et
l’entraîneur de la première équipe des Aigles.
«Holden, le fils de Craig Woodcroft, joue avec
nous, se réjouit son coéquipier. C’est un joueur
doté lui aussi d’une bonne technique, mais qui
a encore tendance à trop garder le puck.» Et si
le coach des Grenat le repérait déjà ? C’est ce
qu’espère ce Genevois des Acacias, conscient
que Genève-Servette fait confiance à ses
talents, comme Neil Kyparissis, Arnaud Riat
ou Enzo Guebey qui ont été appelés cette
saison avec la une pour palier les absences
de nombreux blessés. «Cela nous motive
à progresser», s’exclame notre p’tit gars
de Genève qui se verrait bien jouer un jour
outre-Atlantique. «Une fracture à une main il
y a deux ans m’avait empêché de participer au
tournoi des Pee-wee au Canada», regrette ce
jeune loup aux dents longues qui espère bien
que telle occasion se présentera à nouveau.
Pourquoi pas avec l’équipe de Suisse ? Il fait
déjà partie de la sélection des moins de quinze
ans. «Ce serait vraiment magnifique» Quand il
ferme ses yeux, au loin il y a l’Océan, le large,
une belle aventure...
Christian Maillard
Tribune de Genève
#19
Eliott Tamisier
Né le 5 mars 2003
Suisse
Attaquant
(Capitaine Minis Top AGFH)